« Je n’ai pas d’analyse à faire sur ce Bol d’Or. Nous n’avons pas fait la course que nous aurions dû faire. Quant cela part mal en principe cela finit mal » confie Sébastien à la fin de son dernier relais.
Relais que Sébastien a dû écourter une nouvelle fois lors de ce 72ème Bol d’Or. Victime d’une projection de cailloux en doublant une Kawasaki, le pilote du team Yamaha France GMT 94 Ipone fait signe aux panneauteurs qu’il va s’arrêter. Il reste moins d’une heure à courir. Christophe regarde Alexandra, l’épouse de Sébastien et s’interroge : « soit il a mal soit il s’est fait mal ? » A ce moment, il ne connaît toujours pas la raison de cet arrêt. Alexandra acquiesce.
Steve s’apprête à prendre son relais. Christophe lui demande : « Veux-tu finir la course ? » Sans hésiter une seconde, le sourire aux lèvres, il répond par l’affirmative. Steve doublera donc son relais et aura de fait le plaisir de terminer le travail. A ses côtés, David Checa est déjà douché et partage ce choix. Comme tous les membres du team d'ailleurs : « Steve mérite de terminer. Il a été rapide toute la nuit sous la pluie. Même s’il est un pilote anglais habitué à piloter sous ce type de conditions atmosphériques, il nous a bluffé. »
Sébastien descend de sa moto et s’écrie, le visage embué de sueur ou de larmes : « la kawa m’a jeté des cailloux. J’en ai plein les doigts. Je ne peux plus freiner. » En effet, quand il enlève difficilement ses gants, des ecchymoses apparaissent déjà. Il ne peut presque plus les bouger. Le changement de pilote est donc inévitable.
Néanmoins, le team Yamaha France GMT 94 Ipone va tenter d’aller chercher cette 5ème place. En 1’43’’ 442, la moto tourne 4 secondes plus vite que celle qui la précède, la Yamaha Phase One Endurance n°3. Sans réussir toutefois. L’écart sera trop important à combler. « Terminer en endurance, c’est déjà une victoire. Pour chaque équipage. Maintenant, on peut nourrir certaines frustrations. Les incidents, il faut savoir les accepter. C’est la course » ajoute Christophe philosophique.
David précise : « Nous savions que la moto consommait moins de carburant. Les autres le savaient également. Ils se devaient d’attaquer. Mais ce caillou projeté dans le radiateur a cassé notre rythme. La chute de Steve elle est normale. Ce n’est pas grave. » La solidarité de l’équipe est sans faille même dans les jours difficiles.
Il reste quelques tours à parcourir. Sébastien tient à préciser : « je suis dégoûté mais dis le : nous, nous avons perdu le Bol mais la Suzuki, elle, elle l’a gagné ! »
Frantz
Classement final :
1er Suzuki Endurance Racing Team n°1 en 747 tours
2ème Suzuki endurance Racing Team n°2 à 6 tours
3ème Yamaha Austria Racing Team n°7 à 9 tours
4ème Team Kawasaki France n°11 à 14 tours
5ème Phase One Endurance n°3 à 15 tours
6ème Yamaha GMT n°94 à 16 tours